« Vallis Curans », la vallée qui guérit, semble être l’origine étymologique de ce quartier déjà connu dans l’antiquité, des vestiges romains de villas et d’exploitations agricoles furent découverts lors de la construction du golf Latitudes en 1988. En retrait de la mer, protégé du mistral, Valescure jouit d’un climat privilégié qui attirait les hauts fonctionnaires et les vétérans des légions romaines en place à Fréjus.
Beaucoup plus tard, à la fin du XIXe siècle, Valescure fut remis à la mode et fréquenté par des hommes d’art (le sculpteur Roty, graveur de « La Semeuse », Fréderic Mistral) puis par les nobles représentants d’Esculape.
Car contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas les Anglais qui lancèrent Valescure comme site de villégiature mais Félix Martin, maire de Saint-Raphaël depuis 1878. Celui-ci traça un réseau de boulevard au cœur d’une forêt incomparable par la richesse de ses essences : pins, mimosas, bosquets de cistes, aloès fleuris ainsi que des lentisques, romarins et myrtes.
Autre atout de Valescure : il y-aurait une source bicarbonatée sodique.

Les Anglais arrivèrent en masse entre 1880 et 1890. Toute l’aristocratie des bords de la Tamise se donnait rendez-vous sur les hauteurs de Saint-Raphaël où fleurissaient des villas italo-victoriennes. Félix Martin accordait toutes facilités à ces riches touristes : un train reliait Saint-Raphaël et Londres en 30 heures, les déclarations de nationalité aux autorités civiles étaient évitées. A Valescure, les Anglais avaient leur hôtel, leur banque, leur église, leur golf, leur pharmacie… La présence des Anglais régla la vie de Valescure jusqu’aux environ de 1920.

Vers Fréjus, un modeste salon de thé, ouvert fin XIXème par un ancien maitre d’hôtel, Bruno SOFT, a cédé la place à une importante construction baptisée « Grand Hôtel des Anglais » tant ils étaient nombreux.

Quelques temps après il devint le Grand Hôtel de Valescure avant d’être acheté par l’hôtelier de Vichy, M. COIRIER, et de prendre le nom de Grand Hôtel COIRIER.

Après la guerre de 1939, l’immeuble est vendu par appartement.

De style néo-roman, surmontée d’une tour carrée se terminant par un clocher couvert de tuiles, la chapelle de Valescure a été construite par le chanoine du chapitre Rolland sur un terrain échangé avec la mairie. A sa mort, ce dernier lègue la chapelle à la paroisse, qui sera ouverte au culte en juin 1899, avant de devenir propriété communale lors de la séparation de l’Eglise et de l’Etat (lettre du préfet du 31 décembre 1909).

Dès lors, l’hiver, jusque vers 1930, les nombreuses personnes fréquentant le quartier assistaient aux offices religieux du dimanche. Puis, délaissée au profit de la chapelle anglicane voisine, sur le territoire raphaëlois, vandalisée, pillée, saccagée, squattée, et ayant vu sa toiture incendiée le 25 juin 1983, cette chapelle semblait vouée à une totale démolition…

Il est prévu dans quatre ou cinq ans que la chapelle de Valescure aura retrouvée le lustre de ses premières années.

Et oublié ces années d’interrogations quant à son devenir qui la caractérisent depuis cet incendie de 1983 qui faillit la voir disparaître.
Maurice Accary, premier adjoint au maire de Fréjus et vice-président de l’association pour la réhabilitation de la chapelle, évoque cette renaissance programmée. Cette chapelle était devenue un lieu d’insécurité, ses issues murées étaient sans cesse réouvertes par des "squatters" et autres vandales. Pendant des années, de nombreuses personnes morales (des associations) n’ont eu de cesse de proposer des projets de réhabilitation de la chapelle. Des projets voués à l’échec, faute de moyens financiers. La municipalité en est venue à demander l’autorisation de démolition à l’Etat, ce à quoi l’architecte des bâtiments de France s’est catégoriquement opposé. »

La chapelle restaurée deviendra la Maison de l’Estérel
« Ce n’est qu’il y-a deux ou trois ans que le Syndicat du BTP (Bâtiments et Travaux Publics) local, présidé par Philippe Donat, a proposé un nouveau projet de réhabilitation, sous une forme de mécénat et dans le cadre d’un chantier de formation des apprentis.Il a fallu de nombreuses démarches administratives, dont la création d’une association :
« l’association de réhabilitation de la chapelle de Valescure », le président du conseil d’administration en est Philippe Donat, le vice-président Maurice Accary -, pour que le mécénat et le chantier professionnel puissent s’organiser.

Et il faudra maintenant, une fois le chantier de réhabilitation de la chapelle mené à terme (environ trois ans), créer une nouvelle association qui aura en charge la gestion de cette chapelle appelée à devenir la Maison de l’Estérel, un lieu public à vocation culturelle et pédagogique tourné vers la nature, la faune et la flore de l’Estérel. Une association qui regroupera la ville de Fréjus et l’association de Valescure, présidée par M. Fernez et susceptible de s’ouvrir à d’autres membres pour élargir ses capacités, tant d’animations que de financement. »